Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Voyage aux îles Kerguelen

4 avril 2009

joyeux anniversaire

J'espère qu'à travers ce mail tu me pardonneras de ne pas avoir pris plus souvent de tes nouvelles, mais tu vois j'arrive encore à me souvenir des événements qui ont marqué ces trentes dernières années.Eh oui, depuis quelques années maintenant nous ne parlons plus des nos 20 dernières années et les quelques photos que j'ai pues apercevoir me laissent penser que ta puberté est dorénavant bien derrière toi, meme si on ne m'empechera pas de penser qu'il y a un engrais qui se balade dans l'air et qui fait pousser les cheveux et les poils ( c'est d'ailleurs pour cette raison qu'aucune photo de femme n'a le droit de sortir de l'ile).

Sinon, les photos diffusées nous montrent que tu travailles dans une ambiance joyeuse; certains parlent meme d'ambiance gai (gay?) .(la photo du petit barbu entourée de deux quinquagénaires nous fait penser au film BrodBack Mountain). Et quand je vois que tu en es rendu à lire des playBoy que des centaines de personnes ont du parcourir .... des yeux avant toi ( il date de 1994 quant meme), je me dis qu'il est gand temps que tu reviennes, mon grand.

En tout cas, nous t'attendons impatiemment en Bretagne, pour que tu nous racontes toutes tes aventures, tes découvertes, tes nouvelles passions sutout. Je pense que là, tu nous ramènes un stock de deux ans de passions.

Un dernier conseil : profites à fond de ces derniers moments, fait (fais) le plein de joie et de bonne humeur car ici c'est un joli petit bordel. Tu vois, quand Cédric nous faisait rire avec ses hitoires de placements et de sous, et bah maintenant ils (les americains) ont foutu un gros bordel

JE T AIME MON POTE

BISOUS

SAM ET JULIE

Message Ajouté par Ingrid et Cedric

Tout d'abord JOYEUX ANNIVERSAIRE!!!! Je crois que moi aussi je vais partir à l'autre bout du monde pour que petit Sam pense à me souhaiter mon anniversaire...

On a hate de te voir revenir pour que tu puisses nous raconter ton long séjour au milieu des pingouins.

Pour info, le ventre d'Ingrid pousse doucement mais surement. La vie à Tours ça nous change mais on va devoir s'y faire.

Je profite du message pour corriger les quelques fautes de petit Sam...en rouge sur son message.

Au final n'écoute pas ses conneries car contrairement à toi, lui il est encore en plein dans sa période "âge con" mais il finira bien par murir...

On pense à toi tres fort, au fait, as tu pensé à contacter Fabien pour qu'il te souhaite ton anniversaire ?

Bises

Publicité
Publicité
17 mars 2009

Le paradis a un nom: Mayès

  Bonjour à tous,


    Pas besoin d'être ornitho pour apprécier ce petit coin de paradis, ici la végétation est dense, énormément de choux, beaucoup d'azorelle, d'acaena et de Liallya, malheureusement, ici aussi les espèces invasives telles que le pissenlit et les granulés sont présentes et prennent beaucoup de place.

DSC_0066_redimensionner    DSC_0272_redimensionner

   DSC_0237_redimensionner Des oiseaux, il y en a partout, la quasi-totalité des éspèces de l'archipel sont aussi sur Mayès. Ce sont tous des oiseaux marins qui nichent aussi bien dans les plaines (skuas), que sur les falaises (cormorans, albatros fuligineux)ou encore en terrier (pétrels à tête blanche, pétrels à menton blanc). Certains d'entre eux volent la nuit ce qui permet à Olivier l'ornithologue, avec qui Romu et moi sommes parti, de poser des filets dans le but d'attraper et baguer des DSC_0173_redimensionneroiseaux. La technique utilisée est celle des braconniers (tu peux vérifier Auré, ya deux n à braconnier), ce sont des filets de douze mètres de long sur deux de large avec des compartiments sur la longueur qui emprisonnent l'oiseau. Les mailles sont assez fines et il s'agit de passer toutes les dix minutes pour ne pas laisser à l'oiseau le temps de se blesser. Ensuite l'oiseau est identifié, mesuré et bagué, l'objectif premier étant de recapturer des individus. Le premier soir on a rien pris du tout, le ciel était trop dégagé, les oiseaux devaient voir les filets, le lendemain j'ai pu baguer mon premier animal, un pétrel plongeur de Géorgie du sud! On a aussi bagué huit Océanites de Wilson, des oiseaux noirs d'une vingtaine de grammes et des pétrels plongeurs communs. Enfin, notre dernière session aura été moins bonne avec seulement un pétrel plongeur mais quand même un pétrel de Kerguelen nettement plus rare à cette période et plus gros (80cm d'envergure).
DSC_0256_redimensionner
DSC_0219_redimensionner    La cabane, posée là depuis 1986 a vu passer un paquet d'ornithos qui ont laissé leur traces, des dessins, parfois des objets, même des revues scientfiques. Il y règne une ambiance aussi magique que chaleureuse, le parquet craque sous les pieds, le bois est partout, des étagères sortent de nulle-part tout comme le banc qui donne l'impression d'avoir été entourré par la cabane.

   

DSC_0109_redimensionerDSC_0212_redimensionnerRomu et moi devions donc réparer tout ce qui ne fonctionnait plus à commencer par la porte qui partout ailleurs aurait été remplacée car cassée en deux. Mais voilà, le dessin à l'intérieur de la porte ainsi que la vieille poignée toute "cagagnouse"(expression de Ker: sale, fatiguée...) sont protégés et il est impossible de ne pas les conserver. Kaslanetienne, ni une, ni deux, au diable la varicelle, à poils les mains dans les poches, on a conservé la porte et j'ai tenté de la réparer en respectant l'esprit artistique qui règne ici (j'ai fermé les yeux et j'ai laissé ma scie sauteuse s'exprimer).

    A la tombée de la nuit, le ciel comme souvent nous offre un joli spectacle, ici un nuage lenticulaire (avis aux amateurs de srabble: mot compte triple!). Quoi dire de plus, je voulais juste placer "lenticulaire" alors maintenant je suis bien obligé de conclure en disant que de jour comme de nuit cette île nous aura vraiment fasciné, merci Olivier!

DSC_0199_redimensionner

15 mars 2009

Nous revoilà !!!!!!!!!!!!!!

Salut petit mec,

Pour enfin pouvoir te donner de nos nouvelles, nous avons trouvé une connexion wifi à Mc Do (restaurant Américain, tu ne dois pas avoir cela là bas…) Et oui nous n’avons plus internet, c’est la crise en France. Ca nous a fais très très plaisir d’avoir de tes nouvelles et d’entendre le son ta voix vieux bouc...

En tout cas on pense fortement à toi et tu nous manque énormément. On attend ton retour avec impatience. Reviens nous avec un tas de souvenir et des milliards de chose à nous raconter.

On est super content que tout ce passe pour le mieux pour toi la bas, profites à fond de ces derniers moments.

On veut que tu reviennes avec des photos mais surtout avec un petit phoque (vu le nombre ils ne s’en rendront même pas compte)

A notre sujet, nous sommes toujours ensemble, j’ai toujours pas réussi à la larguer la petite, elle s’accroche…plus c’est petit plus c’est tenace.

Sinon pour nous notre vie se résume au boulot, pas le temps de faire grand-chose et de pouvoir profiter, mais la on commence à lever le pied.

Nous n’avons pas de bébé, ni de mariage, ni d’achat de maison en prévision, oui les autres sont plus originaux. A si Delphine est brune et je ne te dirai pas ce que j’en pense…

On va essayer de te donner de nos nouvelles un peu plus souvent, pour notre part on a été plusieurs fois sur ton blog (qu’el talent d’écrivain et de photographe) tu nous à bleffé mon grand…

Putain fais chier tu nous manque sale con, on t’attend pour faire du kayak, boire de la bière devant la ligue des champions, arriver à l’improviste pour un café, etc…

Reviens nous vite toi et tes cheveux roux, t’inquiète on t’acceptera comme tu es…

Gros, non énorme beco à toi, on t’embrasse ( sur la fesse gauche pour Delphine)

Bon vent et vive le stade Rennais,

A plus mec…

Fafa et Dédé 

10 mars 2009

Voyage au pays des rennes

  Bonjour à tous,

DSC_0109_redimensionner    Dix jours de vadrouille à travers d'immenses vallées peuplées de rennes, dix jours déments où les grolles de rando ont encore pris cher, dix jours où je me suis régalé, je vous raconte.

    On est d'abord parti avec Romu et Henri à Val Travers, une grande vallée réputée pour sa taille incroyable mais aussi et surtout pour ses sources d'eaux chaudes. Pour DSC_0121_redimensionnery arriver on s'est fait déposer dans la baie de St Malo en chaland, on a ensuite marché un jour et demi. On a commencé par le demi (pas la bière  et après quatre heures de marche on a bivouaqué face au havre du beau-temps où on a aperçu des baleines franches australes qui semblaient bien profiter de ces eaux calmes. On peut reconnaitre ces baleines grâce à leur souffle qui forme deux jets distincts, ainsi qu'à leur nageoire dorsale très peu développée et à la queue qui ressort entièrement de l'eau avant chaque plongée.

    Le lendemain on est parti tôt et après une grosse journée de marche à suivre, croiser, renifler, toucher, admirer, analyser, fer à repasser, comparer ou mesurer les traces laissées par les rennes, nous sommes arrivé à Val Travers. On a quand même aperçu un troupeau à plus de 300m de nous mais on s'est rapidement fait repérer et il a filé.

DSC_0247_redimensionner    Après une bonne nuit de sommeil dans l'une des dernières cabanes en fer de l'archipel, Henri qui est chasseur et moi sommes parti à la traque aux rennes avec pour seule arme mon Nikon D40. Après 1h30 de marche on a fini par trouver un groupe qui était couché sur un petit plateau abrité, on a fait marche arrière pour s'approcher d'eux avec le vent de face et de sorte à être plus haut qu'eux. On a rampé jusqu'à se retrouver à une vingtaine de mètres d'eux, un groupe de jeunes et de femelles accompagnés d'un gos mâle, le pied!!!

DSC_0202_redimensionner

    On a biensur profité des eaux chaudes qui faisaient vraiment pas semblant d'être chaudes et les trois soirs on est allé s'installer dans une des baignoires naturelles en hurlant contre l'IPEV et les conditions excécrables de travail qu'on connaissait.

valtravers__072_redimensionner

    Le but du jeu était de préparer le passage en avril de l'hélicoptère, préparer les touques de déchets, POC_226_redimensionnerévaluer les besoins sur place, effectuer l'entretien et le plus intéressant, partir à la recherche d'un nouvel itinéraire pour accéder au site. En effet, les deux dernières heures de marche sont assez éprouvantes et peuvent être un peu chaudes lorsque le terrain glisse. On a donc validé un autre passage qui avait déja été testé quelques années auparavant, longer le lac beau-temps à flanc de falaise. Le seul point ennuyeux c'est qu'on doit se mettre à l'eau sur une centaine de mètre, de l'eau bien en dessous de la taille mais assez pour attraper froid pour les quelques heures de marche qui suivent! Pour nous cette fois, aucun problème, le vent était faible et le soleil veillait sur nous.

 

Henri et Romu ont récupérés le chaland et moi je suis parti à Port Couvreux retrouver Guillaume le pop-chat POC_131_redimensionneret Nico l'informaticien et captureur de chat pour l'occasion. Port Couvreux est une ancienne ferme chargée d'histoire qui a accueillie principalement deux familles avant la seconde guerre qui pensaient tirer profit de cet endroit. Aujourd'hui un bardage tole interdit tout accès à l'ancienne ferme (délabrement du patrimoine oblige). Il y a encore quatre ans les scientifiques et les personnes de passage faisaient encore vivre cet endroit mais décision a été prise d'enfermer cette vieille demeure... Le long de la plage, de vieux restes de pompes, de bidons ou de vieilles cuves où des manchots faisaient un peu malgré eux don de leur graisse.

 

La mission du pop-chat: toujours la même, réaliser des transects pour évaluer la densité de la population et DSC_0143_redimensionnermettre en évidence les relations par rapport au terrain, aux condtions climatiques et à l'alimentation du chat (lapins, oiseaux...). Il doit aussi capturer un maximum de chat pour effectuer toutes sortes de prélèvements. Pour cette fois, aucun chat n'aura été capturé ce qui s'explique par l'abondance de nourriture à cette saison. Evidemment on était un peu dégouté de ne rien avoir capturé mais c'est le jeu ma pauvre Lucette!

 

    Deux options pour le retour, le faire en deux fois en passant par le bivouac du havre du beau-temps et repartir très tôt le lendemain matin pour terminer avant de récupérer le chaland ou le faire en une fois. On apréhendait un peu par rapport à Nico qui marche un peu moins que nous mais au final tout s'est super bien passé et on a fait le transit en un peu plus de neuf heures en s'arrêtant 15min pour manger, le vent nous refroidissant rapidement.

DSC_0107_redimensionner

    Le lendemain matin le chaland nous a récupéré sous le soleil et une dixaine de dauphins de Comerson nous ont accompagnés une bonne heure, que du bonheur!!!

24 février 2009

Ca barde à Phonolite !!!

Bonjour à tous,

DSC_0005_redimensionner
    Cinq jours à Phonolite et une cabane qui a changé d'allure et de température. Henri ,Romu et moi sommes donc retournés au pied de cette fameuse "tête d'homme" sur le site de Phonolite pour refaire la toiture, le bardage et le plancher extérieur. Cinq belles journées au beau milieu d'une fantastique vallée parcourue par des vents violents qui semblent pressés de rejoindre l'océan.

    DSC_0065_redimensionnerLes manips s'enchainent et j'apprécie maintenant différemment chacune d'entre elles. L'effet de surprise continu qui me mettait dans un état d'euphorie permanente s'est estompé pour laisser place à la contemplation, l'observation. Aussi j'ai l'impression de prendre davantage de temps pour mieux apprécier chaque acteur de cette immense scène de théâtre, chaque moment de la pièce où je ne suis désormais plus qu'un simple spectateur.

phonolite_2_010_redimensionner


    Demain je pars pour Val Travers, le chaland nous dépose à Saint-Malo et c'est parti pour deux jours de marche pour atteindre un site incroyable où l'on trouve des sources d'eaux chaudes et de belles baignoires naturelles!!!! L'objectif pour nous est de faire un état des lieux des deux cabanes qui seront utilisées l'an prochain par une équipe qui travaillera sur la truite de rivière.

Après deux jours sur place, je risque de faire une partie du retour avec Henri et Romu avant de retrouver Guillaume le pop-chat pour l'aider à capturer pendant quatre jours sur le site de Port-Couvreux.

Voilà pour mon programme des dix jours à venir, je vous souhaite une excellente journée, 

à tout bientôt,

Sam

Publicité
Publicité
14 février 2009

Marégraphie à l'anse Betsy!!

Cette fois je suis parti trois jours au Nord de Kerguelen avec Etienne qui étudie entre autre les phénomènes de marée et Max le pop-mouflon au chômage technique en ce moment (plus de bateau pour desservir les îles).

Le patron d'Etienne lui avait dit que c'était trop difficile d'emmener tout ce matos à 8h de marche de la base, qu'effectivement les données qui pourraient être récoltées seraient précieuses mais que ce n'était pas jouable.

C'est exactement ce qu'il fallait dire à Etienne pour qu'il fasse cette manip, là où il y a de la difficulté, il se régale et si en plus de ça, il peut être le premier à le faire, alors c'est jackpot!!!IMGP3049_redimensionner

Et voilà, il nous a convaincu Max et moi et on a posé cette fameuse bouée GPS juste au dessus d'un marégraphe déja en place.IMGP3084_redimensionner

Le lendemain, on a pu sortir les deux appareils de l'eau et après une petite heure Etienne a récupéré l'ensemble des données, il était fou de joie, du coup nous aussi.

En fait, on était vraiment tous heureux de ces résultats, de ne pas voir fait tout ça pour rien parce qu'avant d'arriver là, la veille, on avait marché!!!

"Marche avec ta tête", c'est ce que je me suis dit toute la durée du transit aller. Une IMGP3180_redimensionnermarche de débile dans le froid, le vent, la pluie et le brouillard. En plus de ça, on devait déposer la bouée dans cette fameuse anse dont nous n'avions pas le point GPS, avec moins de 100M de visibilité, jme suis quand même demandé ce que je faisais là. Le froid nous empêchait de nous arrêter et on portait plus de 23Kgs chacun avec pour deux des trois sacs une grosse prise au vent. Au final on aura mis 7h15 à faire la première partie du transit en se perdant une grosse demi-heure dans le IMGP3161_redimensionnerbrouillard, après ça on a trouvé l'anse et on y a installé la bouée en un peu plus d'une heure. Enfin nous avions 1h30 de marche pour rejoindre la cabane dont nous avions le point GPS! Ce transit m'aura permis de tester un petit peu mieux ma resistance au froid et à la fatigue et maintenant que je suis au chaud dans ma chambre je trouve ça vraiment bien! En arrivant on s'est empressé de quitter nos vêtements humides, d'allumer le petit réchaud de fortune et de mettre nos vêtements à secher dans le vent. Nous n'avions avec nous aucune affaire de rechange, juste un sac de couchage!

IMGP3158_redimensionner

Heureusement pour nous, la pluie et le brouillard nous ont épargné les deux jours suivants ce qui nous a permis de récupérer tous le matos sans soucis.

Je n'ai malheureusement pas de photos du premier jour, sur le coup on était pas trop dans l'ambiance souvenir mais en revanche, les conditions plus clémentes des deux derniers jours nous ont par exemple permis d'admirer une magnifique parade amoureuse de grands albatros.

IMGP3120_redimensionner


Sur ce, je vous souhaite une excellente journée, soirée ou nuit, à plus Sam

6 février 2009

Virée chez Suzanne

  Bonjour à tous,

    Mercredi 21 janvier, départ pour Pointe Suzanne accompagné d'Henri mon chef, Romu mon collègue et Christophe du garage qui nous prête main forte. Nous partons à deux tracteurs, l'objectif est de ravitailler une cabane à Suzanne les bas et réparer une autre à Suzanne les hauts.

    Le voyage jusqu'à Suzanne les bas se passe bien, nous effectuons le ravitaillement en denrées fraiches mais aussi et surtout en eau potable. Pour arriver sur ce site à trois heures de tracteur de la base, il nous faut dévaler une pente très raide et le terrain assez gras de ces derniers jours nous rendait pessimiste. Effectivement, le terrain était trop gras, nous avions donc trouvé la première activité de ce séjour: après-midi Défi-tracteur. Le petit jeu consiste à faire grimper un très gros tracteur avec une très grosse remorque à l'aide de câbles et d'un tout petit tracteur, heureusement, déja en haut. Après deux bonnes heures et de nombreuses tentatives sur cette terre trop mole, l'engin est finalement monté.

    Seconde activité du séjour, atelier bricolage, on a recouvert le toit de la cabane avec de la tôle, installé une gazinière, construit un meuble de cuisine, changé une fenêtre, refait le plafond et fait un bon ménage. Le plus difficile a été de trouver un créneau pour poser la toiture car le vent a encore soufflé très fort toute la semaine et heureusement pour nous, une petite acalmie nous a permis de poser nos tôles dans de relatives bonnes conditions.DSC_0240_redimensionner

    L'organisateur de la sortie nous avait aussi prévu quelques séances de cuisine avec par exemple la préparation de légines, le poisson tant convoité aux abords de Kerguelen. Somptueux!DSC_0130_redimensionner

    Et comme à Suzanne les bas, les scientifiques bossent sur les otaries à fourure et sur les éléphants de mer, on a pu participer à la pose et la récupération de différentes balises. Pour les otaries, toutes les opératios ne nécessitent pas forcément d'anesthésies et lorsque c'est le cas ça se fait par inhalation. En revanche la pose de balise sur les éléph nécessite automatiquement une anesthésie par injection.

Voilà, je vous souhaite encore une excellente année à tous,

à plus,

Sam

DSC_0106_redimensionner

1 février 2009

...

Le mail de Sam c'est

slebouc@kerguelen.ipev.fr
15 janvier 2009

Hors du temps

Mercredi 07 janvier 2009,

Départ pour Ratmanoff pour une semaine de manips sur les manchots royaux, Mathieu de météo France m'emmène. Sur place, Anïa la Russe qui travaille sur le comportement des manchots et Johannes l'Allemand qui travaille sur des logiciels d'analyse de données GPS. Yoan et Christophe, des spécialistes des mammifères marins se greffent à nous car un éléphant de mer qui avait été équipé d'une balise vient d'être localisé à 7h00 de marche sur notre chemin. On fait donc chemin ensemble et nous allons participer à la capture armé de GPS, d'un sac de capture, d'anesthésiant et de lait concentré sucré pour parrer aux coups de mou. Bonne nouvelle, le tracteur peut nous déposer à 12km de la base, nous n'aurons plus que 31km à faire à pied.

     DSC_0009__2__redimensionnerOn évolue sur une plage pleine de vie, la côte est assez verte alors qu'un peu plus loin dans les terres, DSC_0024__2__redimensionnerc'est désertique. Après trois heures de marche à un bon rythme, je commence à en chier, les jambes sont aussi lourdes que le sac et le GPS indique encore 12km jusqu'à l'éleph, il faut faire vite, il ne doit pas repartir en mer. Quand nous arrivons à proximité du point, la jeune femelle d'environ 300kg est là, la balise sur le haut du crâne, Christophe définit la stratégie de capture pour que tout se passe pour le mieux. On l'isole doucement des autres éleph en l'encerclant, Mat et Yoan lui passent le sac sur la tête, je m'allonge ensuite sur son dos en lui tirant les nageoirs vers le haut, Yoan en fait autant. Le but du jeu est de faire un max de poids sur elle afin de l'immobiliser et permettre à Christophe de l'anesthésier. Après la piqure, on lutte encore 2 minutes et elle s'endort. Il suffit ensuite de retirer la balise, de refaire quelques mesures et au nom de la recherche, de lui faire quelques caresses de remerciements. Christophe Guinet ne cache pas sa joie, la balise qui s'est promenée trois mois a enregistrée de nouvelles données qui vont pouvoir être exploitées par de nombreuses personnes. Il nous faut maintenant reprendre notre chemin, la cabane est encore à une heure de marche!

DSC_0149_redimensionnerDSC_0142_redimensionner     Après une bonne nuit, Mat, Yoan et Christophe repartent et moi je commence les expériences avec Anïa. Le travail consiste à désorienter le poussin manchot, de l'écarter de sa crèche, de le priver d'un de ses sens et ensuite d'observer quels procédés il met en oeuvre pour retourner près des siens. Aujourd'hui on leur obstrue les oreilles, on les observe 15 min enfermés dans une arène avant de leur lasser libre action. Pour cette expérience, tous les poussins ont retrouvés leur crèche, en 5 min pour les meilleurs et en presque trois heures pour celui qui n'était pas pressé de nous laisser aller manger.

 

    DSC_0083_redimensionnerDans l'après-midi, alors qu'on s'apprete à équiper un autre manchot, Johannes qui revient de sa ronde nous prévient qu'un de ses grands albatros est revenu et que nous devons l'équiper de son GPS. On rejoint donc rapidement le nid, comme prévu on y trouve la femelle que nous devons équiper qui vient de laisser sa place sur l'oeuf au mâle. Il n'y a presque pas de vent, ce qui rend son envol difficile, nous sommes confiant. Johannes prépare le matériel pendant qu'Anïa rampe pour s'approcher de l'oiseau, elle est à moins d'un mètre d'elle lorsqu'elle lui saisit fermement le bec tout en l'empêchant de déployer ses immenses ailes et elle s'accroupie ensuite au dessus. Nous approchons doucement et Johannes commence à poser le matériel mais il prend beaucoup de temps et l'oiseau se débat beaucoup. Moi j'ai la lourde responsabilité de récolter les paramètres d'équipement et de les retranscrire dans la base de données, en fait je ... en fait j'écris au crayon gris l'heure sur le cahier de l'ingénieur Allemand! Donc tout le monde est concentré sur le dos de l'alba qui lutte toujours quand soudain, Anïa murmure: "my god", elle répète plusieurs fois: "my god, my god" et de plus en plus fort, on la regarde, elle lache délicatement la tête de l'animal qui tombe au sol, il est inconscient. On s'en écarte, il ne bouge pas, ses yeux sont grand ouverts, Anïa panique, je propose de le masser, je m'en approche, je sollicite Johannes du regard qui s'en approche aussi. Alors qu'on pose nos mains sur lui pour tenter l'impossible, il secoue la tête et se lève, nous respirons. Il est là, juste devant nous, à bonne distance pour nous infliger de bons coups de bec mais il semble se réveiller d'une très longue sieste et il préfère s'éloigner doucement en faisant comme si il ne s'était rien passé. La stupéfaction ( mot compte triple ) nous envahit, ça semble complètement surnaturel, on pensait l'avoir tué, avoir tué ce géant de plus de trois mètres d'envergure et il se réveille. Il aura été inconscient une dizaine de secondes, dix longues secondes! Maintenant, les mains d'Anïa tremblent, Johannes se gratte le bonnet et on regarde ce géant déployer ses ailes comme pour nous montrer qu'ici les hommes ne peuvent pas décider de tout, on part. On tente d'expliquer ce qu'il s'est passé. Peut-être un malaise dû au trop fort stress ou un manque d'oxygène vers le cerveau dû à une mauvaise position ou encore un gros coup de bluff, mystère!

DSC_0103__2__redimensionner  DSC_0226_redimensionner

    Le calme est de retour à Ratmanoff, les autres poses de GPS se passent très bien, la vie en cabane est très agréable, chacun contribue à son bon fonctionnement. A chaque cabane ses coutumes, son organisation, ici pas de rivières, une équipe en tracteur fait le ravitaillement en eau douce toutes les cinq semaines, la vaisselle se fait à l'eau de mer et pour le reste c'est l'eau de pluie. Hors du temps, pas de repères, juste le jour et la nuit! Voilà quatre jours et quatre nuits que nous faisons équipe, on ne se lâche plus, je peux même dire qu'on ne fait plus qu'un. J'ai bien pensé changer mais depuis quatre jours on a déja vécu tant de choses, j'ai peur qu'avec d'autres ce soit différent et puis le soir il fait si froid, ce n'est pas si facile! Non, vraiment, je pense que mon caleçon rouge et moi on va encore faire équipe deux ou trois jours!


DSC_0087__2__redimensionner   DSC_0399_redimensionnerJ'oublie très facilement les jours, aujourd'hui on est lundi ou mardi, le vent souffle très fort depuis ce matin, la station météo donne 42 noeuds. Les manchots baissent la tête, les alba se relaient sur le nid et les pétrels géants surfent sur les vagues qui luttent aussi pour rejoindre la plage. On travaille beaucoup et de temps en temps j'offre la possibilité aux manchots de nous analyser à leur tour, je m'accorde des sessions chant, le mp3 sur les oreilles et le volume à toc. De même, le matin, quoi de plus agréable de se prendre pour leur facteur, de crier des bonjours dans tous les sens, de leur inventer des noms, de parler de la pluie et des nuages ou alors de se prendre pour un gendarme chargé de la circulation dans le carrefour le plus fréquenté du monde, quel pied!

DSC_0091__2__redimensionner  DSC_0096__2__redimensionner

    Pour ce qui est du Français de mes acolytes, je pense qu'il a vraiment progressé, le mien en revanche a pris très très cher ! Merci pour avoir lire moi,

See You,
Sam

30 décembre 2008

Le Club Med puissance 10 !

  Bonjour, bonsoir à tous,


     Huit jours à Sourcil Noir, à l'extrême sud-est de l'archipel, huit jours au bout du monde, huit jours de bonheur, je vous raconte!

     DSC_0031_redimensionnerLundi 22, 7h30 on se retrouve en cuisine pour faire le plein de viande, fruits, pain et fromage. Il y a JB et Guillaume les Pop-chat et Etienne le Géophy qui les aide cette semaine. A 8h00 on est à la cale et on grimpe sur le challans pour 2h30 de navigation, dix minutes plus tard nous sommes escortés par deux  dauphins de Commorès (orthographe à vérifier) qui jouent autour du bateau. Le ciel noir et une légère brume donnent aux quelques îles que nous longeons un côté lugubre, l'idée d'être déposé sur l'une d'entre elle nous grise! Enfin on aperçoit la plage sur laquelle on doit être débarqué, c'est le "hallage des naufragés", ça aussi c'est grisant, le challans qui a un fond plat, s'approche au plus prêt des galets et le mécano fait glisser une échelle en nous faisant signe que ça serait pas mal de pas traîner à descendre.

     IMGP2130_redimensionnerSur la plage, on finit de s'équiper, le bateau s'éloigne doucement, c'est parti! JB sort sa montre et y rajoute deux heures, tout le monde en fait autant, ensuite il nous montre un beau sommet qu'on devine dans les nuages, c'est beau! C'est beau et en plus on doit y passer pour atteindre le "plateau des hurlevents" sur lequel on devra évoluer deux heures avant d'entamer la descente vers le canyon où se trouve la cabane. JB est le seul à être déja venu mais le brouillard tombe et c'est le GPS qui nous guide. Que de la pierre, tantôt des mers de rochers mals rangés, tantôt des plates-formes de cailloux plats et scrupuleusement rangés par le vent comme écrasés pour qu'aucune tranche ne vienne perturber le passage du patron des lieux.

   

DSC_0094_redimensionnerTrois heures de marche après on découvre la cabane ou plutôt le challet de Sourcil Noir qui doit son nom à la colonie d'albatros à sourcils Noirs qui nichent non loin sur la falaise. On s'installe dans ce qui est de loin la cabane la plus confortable de l'archipel. A peine déshabillé pas encore trop réchauffé, JB nous annonce que pour la vaccation radio obligatoire du soir, on doit grimper sur le plateau d'en face, j'avais déja entendu ça mais je pensais à une mauvaise blague qu'on fait aux nouveaux, mais non! 200m de dénivelé, 40min aller-retour pour un pop-chat ( comptez 1h20 pour un bon marcheur ) IMGP2339_redimensionnerpour aller dire au BCR qu'effectivement tout va bien et pour qu'il nous donne la météo du lendemain. Le premier soir c'est marrant, ensuite on a envie de lui dire au BCR que si on lui parle, on vient de se tapper 200m de dénivelé positif alors oui on est en forme et puis sa météo, le jour où elle sera bonne alors on boiera la champagne!!! On est donc parti tous les quatre faire la vac ce premier soir, les pop-chat talonnés de près par Etienne et moi un peu derrière, pas mal derrière, oui vraiment largué derrière. Mais c'était bon, je ne sentais plus mes jambes, je n'étais plus assez lucide pour éviter les souilles et à plusieurs reprises je me suis retrouvé avec de la boue aux genoux à galerer pour en sortir, je m'étais pourtant séparé de mon sac de plus de vingt kilos du transit mais je me sentais si lourd. De part et d'autre de ce canyon, le sol est tapissé d'acena, une plante qui ressemble un peu à nos champs de trèfles en plus haut et avec de petites boules poilues en guise de fleur, ça change de la caillasse et la chutte est presque agréable.

    Le lendemain chacun s'est mis au boulot, les gars sont partis dispercer les pièges à chat et moi j'ai démonté tous les vollets du challet qui avaient été malmenés par le vent et la pluie. Le soleil tappe et le MP3 dans les oreilles je commence à poser les nouveaux vollets en chantant aussi fort que je peux et en me retournant de temps en temps pour contempler la montagne et les pétrels. Très vite je me fais un pote, un skua que je baptise Alaskua et qui aime venir scruter mon travail, la journée durant.

    Aujourd'hui, chacun bosse le matin et ensuite c'est préparations de noël. JB et Etienne aux gamelles et Guillaume et moi à la déco, je découpe un sapin dans un vieux volet que je visse au mur, le vin blanc est au frais dans la rivière, les gars font du pain aux figues pour accompagner le foie gras, pour tous les quatre, noël ça se fête ! Le soir on est bien, chacun mesure la chance qu'il a d'être ici et souvent au détours d'une conversation on a le droit à un: "putain, ce qu'on est bien!" C'est vrai qu'on est bien, ce soir les odeurs du
repas de noël semblent prendre le dessus sur le large panel d'odeurs disponibles en cabane et chacun a enfilé pour l'occasion un t-shirt propre, Joyeux noël.

    Mon travail bien avancé, au troisième jour, je pars avec les gars pour une journée de prélèvements de restes de prédations sur des oiseaux. En fait, Guillaume avait des points GPS pour déterminer des zones de 50m par 50m et on devait relever tous les restes d'oiseaux morts sur cette zone et les répertorier dans des sacs. On a marché toute la journée de chaque côté du canyon, le temps était magnifique et après 14 zones, dès qu'on le pouvait on s'affalait dans l'acena encore humide pour nous reposer et profiter du paysage.
En rentrant, on décide d'aller piquer une tête dans l'eau à 4°C de la rivière, expérience vivifiante, certaines parties de nos corps semblent perdre 20ans, et le savon fait des miracles.

    Et puis un soir en regardant la carte de Kerguelen on s'est mis d'accord pour partir le lendemain matin dans un endroit mythique: L'anse de l'Antarctique. Aucun programme scientifique n'intervient là-bas, l'accès y est
difficile par la terre et presque impossible par la mer. A trois heures de marche du challet, nous y voilà parti sous une pluie fine mais persistante avec le même vent qu'hier et que demain! Très peu de gens sont venus ici et on n'avait aucune info pour ce qui était du chemin à empreinter pour rejoindre le plateau qui est à 400m d'altitude, à la plage. Là haut on était partagé entre l'envie de trouver un accès pratiquable pour la descente et l'envie de profiter du spectacle qui s'offrait à nous. Immense, tout est immense et on descend avec beaucoup de précautions sur la roche glissante. Sur la plage une manchotière cottoie des éléphants de mer en pagaille qui se prélassent et qui sont bien moins préoccupés par la pluie que nous.

    En bas le vent est encore fort et la pluie ne cesse pas, le pic-nique est vite avalé, on commence à avoir froid et trois autres heures de marche nous attendent, nous rebroussons chemin. Sur le retour on s'emmitoufle, on marche encore sur un immense plateau et chacun vogue à ses pensées en tentant de
préserver un cap aproximatif. Au bout d'une heure, on est tous les quatre très dispercés, on marche côte à côte à plusieurs centaines de mètres, on passe de pierre en pierre presque machinalement, les jambes paraissent ne plus avoir besoin de l'esprit, drôle de sensation de bien-être.
DSC_0133_redimensionner
    Matin bricole, je fais de la lazure, Alaskua refuse de peindre, il se contente de me regarder et surtout il lorgne les dépouilles de lapins que Guillaume a chassé pour appater les chats. D'ailleurs, à midi, le pop-chatrevient avec sa première capture, il l'anesthésie et commence la manip avec notre aide. Prise de sang, prise de mensurations, prélèvement d'un morceau de chaire, épilation d'une petite zone de poil etc...

IMGP2382_redimensionner


    Cette semaine aura aussi été marquée par d'autres moments forts tels qu'une séance photo à seulement 3mètres de trois albatros fuligineux (cf photo),

DSC_0280_redimensionner

la fabrication d'un cairn géant sur le plateau de la Vac radio

IMGP2210_redimensionner

DSC_0021_redimensionner

ou un transit retour rallongé pour aller passer une nuit dans une cabane nettement plus rustique où j'aurai l'occasion de retourner pour travailler.

    Avec un peu d'avance je vous souhaite un excellent premier de l'an,

ciao,

Sam.

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Publicité